Le projet d’enneigement artificiel touche sans complexe à plusieurs objets dignes de protection et figurant dans des inventaires protégés par des Ordonnances fédérales dont le paysage d’importance nationale « Tour d’Aï-Dent de Corion », des haut-marais et des bas-marais ainsi qu’une prairie sèche. Le projet traverse plusieurs marais d’importance régionale ou locale. Deux réserves naturelles ainsi que des zones de repos de la faune se trouvent également à proximité du projet…
Dans sa conquête de l’espace naturel, l’homme détruit des milieux sensibles qui se raréfient. Sans protection, ces derniers pourraient disparaître, entraînant l’extinction d’espèces endémiques, voire de biotopes entiers. Afin de les conserver pour les générations futures, ces milieux particuliers ont été répertoriés dans des inventaires et protégés par diverses Ordonnances fédérales. Ces ordonnances y interdisent de manière générale toute intervention et installation, à l’exception des mesures de protection, d’entretien, voire agricoles, qui n’entrent pas en conflit avec le but de conservation.
Les promoteurs du projet d’enneigement se proposent de défoncer purement et simplement plusieurs de ces zones sensibles en prétendant mettre en place des mesures de réduction des impacts.
Les pâturages secs sont caractérisés par une grande variété biologique. La richesse de la végétation est étroitement liée à leurs sols particuliers qui mettent plusieurs décennies à se constituer. Depuis le début du siècle passé, près de 95% des pâturages secs ont disparu !
Le pâturage protégé de Leysin ne s’est pas encore remis des anciennes perturbations anthropiques, montrant sa vulnérabilité et son absence de résilience à long terme. Les travaux et les mesures d’accompagnement proposées vont remodeler le sous-sol et modifier les conditions d’infiltration des eaux météoriques, détruire partiellement ou totalement l’agencement du sol, la végétation et la microfaune, et altérer le potentiel grainier de régénération. Le sous-sol recomposé ne pourra vraisemblablement plus constituer un substrat adéquat pour le rétablissement d’une prairie sèche, et le milieu va probablement évoluer vers un autre type de prairie.
Dans les zones humides traversées par le projet, les travaux et les mesures d’accompagnement proposées vont modifier à long terme les perméabilités locales et donc le mode d’écoulement des eaux. Ces modifications vont perturber les conditions de vie dans le biotope et son organisation interne de manière durable. Les travaux peuvent également provoquer un assèchement du biotope si la gestion de l’eau n’est pas exécutée de manière adéquate.