Premier bilan d’un hiver médiocre.

Jean-Pierre Dulex
Publié initialement sur Instagram et Facebook

L’hiver n’est certes pas fini, mais la saison de ski touche à sa fin. Et si à haute altitude, l’hiver a été très bien enneigé, au-dessous de 1500-1600 m il s’agit de l’un des hivers les plus médiocres depuis le début des mesures. A Leysin, la station de mesure du SLF est active depuis le 1er octobre 1931, donc depuis 93 hivers.
Pour l’instant, avec un cumul de neige de 184 cm l’hiver 23/24 est le 4e le moins enneigé, après 1963/1964 (99 cm), 1989/1990 (131 cm) et 1932/1933 (177 cm). Vient ensuite l’hiver passé, 22/23 (201 cm). La valeur moyenne sur ces 93 hivers est de 424 cm, le record datant de l’hiver 1969/1970 (811 cm).
Et si l’hiver en cours a été peu enneigé, il a pourtant été bien arrosé puisqu’il est tombé 634 mm d’eau depuis le 1er novembre, soit nettement plus que les 505 mm qui tombent en moyenne, c’est donc bien le manque de neige à cause des températures bien trop élevées et non le manque de précipitation qui est le responsable.
Au village, les pistes de ski de fond n’ont pour la première fois jamais pu être tracées, idem pour le télésiège de Solpraz (départ à 1350 m) qui n’a pas ouvert un seul jour cette saison pour la première fois en 41 hivers !
Pour la pratique du ski, on a longtemps considéré qu’il fallait 100 jours de neige au sol pour que les remontées mécaniques soient viables (et d’ailleurs la moyenne pour Leysin est de 101 jours). Mais cet hiver, la plus longue période avec de la neige au sol en station est de 17 jours, du 25 novembre au 12 décembre ! En février, souvent le meilleur mois pour le ski, il y a eu 4 jours avec de la neige au sol, la maximale étant de 4 cm le 11 février !
Et un petit coup d’oeil aux images montre qu’au dessous de 1500 m, même avec de la neige artificielle, le ski et le retour en station n’ont de loin pas pu être garantis malgré des investissements colossaux, ici comme au Toggenburg (SG).